Le mouvement citoyen MACHOZI YA RAÏYA dénonce avec véhémence des « détournements massifs et systématiques des ressources publiques » par une « élite prédatrice » en République Démocratique du Congo.
Dans une lettre ouverte signée par Mussa Ali Rutamu, Coordonnateur provincial et adressée aux Présidents de la Cour de Cassation et de la Cour Constitutionnelle, cette structure met en lumière une « gestion scandaleuse des deniers publics » basée sur des « données officielles » du Budget du Pouvoir Central de l’Exercice 2023.
Cette dénonciation s’appuie sur des chiffres qui contrastent fortement avec la réalité économique du pays.
Selon la même correspondance,la Présidence de la République emploierait 6. 758 personnes pour un coût annuel de 55,6 millions USD, avec un Cabinet du Président comptant à lui seul 721 conseillers.
Les salaires des parlementaires sont particulièrement pointés du doigt, oscillant entre 12 000 et 21 000 dollars américains par mois pour plus de 500 députés et sénateurs.
Les membres du gouvernement ne seraient pas en reste, avec des rémunérations variant officiellement entre 15 000 et 20 000 dollars. À cela s’ajoutent les traitements « exorbitants » des 500 conseillers du Chef de l’État.
« Ces rémunérations contrastent dramatiquement avec le salaire moyen d’un enseignant ou infirmier, qui est de 55 USD/mois, illustrant une injustice criante où un ministre gagne en un mois ce qu’un enseignant gagne en 12 ans », déplore notre source.
Et d’ajouter : »il est inadmissible qu’une rente viagère de 680 000 USD soit allouée chaque mois à un ancien Président de la République, tandis que plus de 80 entreprises de sa famille ne s’acquittent d’aucune obligation fiscale, en violation des principes élémentaires de justice fiscale et d’équité ».Pendant ce temps, le peuple congolais endure des souffrances inacceptables : l’absence de routes, d’électricité, d’eau potable, d’écoles de qualité et de sécurité.
« Les enseignants sont payés à peine moins de 100 dollars, soit 120 fois moins que les ministres. Les vendeurs et les commerçants trichent sur les prix par manque d’aucune régulation du marché », regrette Ali Moussa Rutamu.
Le mouvement fustige cette « gestion budgétivore et injuste » qui « accapare une part considérable des ressources de l’État » au profit d’une élite.
Machozi ya Raiya lance un appel solennel aux Présidents des Cours de Cassation et Constitutionnelle pour qu’ils activent les mécanismes de poursuites judiciaires à l’encontre des auteurs de ces abus.
Le mouvement précise par ailleurs qu’il ne peut y avoir de paix durable ni de stabilité sans justice distributive et exhorte à mettre fin à l’impunité des élites prédatrices.
Junior Uwoti dit Juwat