Plusieurs balles tirées dans le cou et sortent à travers la bouche, arrachant les dents qu’on a ramassés dans la voiture où la victime était baignée dans un fleuve de son propre sang, telle est l’image qui hante encore les esprits.
Il s’agit de Patrick Mushamuka Buhendwa qui a été « exécuté» par des hommes non autrement identifiés sur l’avenue Cataractes, près de Lolo la crevette, à Macampagne (Ngaliema/Kinshasa) alors qu’il se trouvait au volant de sa voiture Mercedes-Benz Classe S 350 dans la nuit du 1 au 2 mai 2022.
Qui a tué Patrick Mushamuka et pourquoi ?
C’est la plus grande question, à deux volets, à laquelle une enquête criminelle sérieuse doit répondre.
Et comme dans toutes enquêtes criminelles, la première question qu’on se pose est de savoir « à qui profite le crime ». C’est la réponse à cette question qui permet d’établir une liste-ébauche des suspects potentiels. On procède ensuite par la récolte des preuves et indices pouvant conduire à l’identification, la hiérarchisation et l’évaluation des suspects avant de déterminer qui des suspects est le coupable.
C’est alors qu’il faut, lors d’un procès, prouver la culpabilité par le témoignage, l’aveu ou la preuve physique. C’est tout un processus qui exige la rigueur et l’objectivité des enquêteurs et magistrats.
Après avoir recueilli un certain nombre d’informations la Police avait procédée à l’arrestation du principal suspect dans cette affaire, à savoir, Mm Mireille MWILARHE DJUMA, ex-femme de Patrick Mushamuka.
Pourquoi celle qui a partagée une vie conjugale avec la victime et, avec laquelle ils ont eu 3 enfants, plus un enfant adoptif, est-elle considérée comme le suspect numéro 1 de la mort de son ex-mari ? Trois choses mettent Mm Mireille en évidence dans le processus d’identification des suspects :
1. Menaces de mort contre Patrick Mushamuka
Mm Mireille MWILARHE faisait savoir à Patrick qu’il sera porté atteinte à sa vie. À plusieurs reprises elle lui a signifiée, par des messages écrits et oraux, qu’elle va le tuer. Les membres de la famille et amis étaient au courant de ces menaces de mort que même les enfants de Mireille MWILARHE et Patrick Mushamuka ont confirmés à la Police. La dernière menace date de dimanche 01 mai 2020, le jour même de son assassinat.
À elle seule, la menace de mort constitue un délit, et lorsqu’elle s’en suit de l’assassinat de la victime il est normal que les enquêtes soient orientées sur la personne qui a proférée la menace.
Est-ce la menace est-elle mise en exécution ? S’agit-il seulement d’une coïncidence le fait que la personne qu’on menace de tuer le matin soit retrouvée morte la nuit ?
2. Un feuilleton judiciaire
Un feuilleton judiciaire autour de la garde des enfants peut être révélateur de l’intérêt que Mm Mireille MWILARHE NDJUMA tirerait de l’assassinat de son ex-mari :
Alors qu’elle avait saisi le Tribunal de paix de Kinshasa Ngaliema en demandant le divorce en 2019, quelques jours après avoir fui de la maison avec les enfants et tous les biens, y compris le coffre-fort contenant l’argent et les bijoux de grande valeur, elle va solliciter comme mesure provisoire, la garde des enfants.
En date du 15 mars 2019, le Président du Tribunal de paix de Kinshasa Ngaliema, va, par l’ordonnance n°33483/2019 portant mesures urgentes et provisoires, accorder la garde de la fille aînée du couple à Mme Mireille et les deux garçons à Mme Patrick.
Insatisfaite, elle va interjeter appel devant le TGI de Kinshasa Gombe contre cette ordonnance sous RCA 2240. Le TGI va rendre un jugement sous RCA 2240, accordant la garde de 3 enfants à Mr Patrick Mushamuka.
Elle sera invitée de s’exécuter volontairement pour éviter l’exécution forcée à l’endroit des enfants, chose qu’elle a catégoriquement refusée.
Ainsi, une procédure en exécution sera lancée sous RH 53. 764 et c’est seulement à l’école que les huissiers de justice ont pu récupérer les enfants pour les remettre à Monsieur Patrick.
En rage, elle va saisir le Tribunal pour enfants de Kinshasa Ngaliema à l’insu de Monsieur Patrick comme s’il s’agissait d’une demande gracieuse mais elle sera déboutée.
Monsieur Patrick, à son tour, va saisir le Tribunal pour Enfants de Kinshasa Ngaliema pour qu’il lui soit confirmé la garde, chose qui a été faite par le jugement sous RCE 5748/I.
Elle va, ainsi, saisir le Tribunal pour enfants en procédure contentieuse, mais l’affaire sursit sur pied du Principe « le pénal tient le civil en état », ainsi elle va abandonner cette procédure.
S’accrochant aux enfants, Mr Mireille va saisir le Ministère du genre et enfants sous prétexte que les enfants étaient en danger entre les mains de leur père.
Mr Patrick va se présenter muni des jugements lui reconnaissant la garde, ainsi cette procédure va accoucher d’une souris.
Elle va par la suite s’accrocher à un jugement saisi de divorce pour l’accorder la garde des enfants, mais jugement de divorce rendu sous RC 052 de Tripaix de Kikwit va accorder la garde des enfants à Mr Patrick !
Essoufflée, elle va faire semblant de s’avouer vaincu, elle va accepter de négocier et de signer un Protocole d’accord portant Acte transactionnel où elle reconnait noir sur blanc que la garde accordée à Monsieur Patrick rencontre l’intérêt supérieur des enfants. Le Protocole d’accord sera même notarié.
Curieusement, elle va rebondir sous RCE 8119 devant le Tribunal pour enfants de Kinshasa Ngaliema et contre toute entente, elle va cette fois-ci obtenir un jugement lui accordant la garde des enfants.
Contre ce jugement inique ne rencontrant pas l’intérêt supérieur des enfants, Monsieur Patrick va interjeter appel. Ayant appris, par ses contacts, que le jugement qui allait être prononcé était en faveur de Patrick, elle va automatiquement saisir la cours de cassation, accusant faussement le tribunal de partialité et un arrêt de «donner acte» fut prononcé, ce qui a causé la surséance du procès.
Par la suite elle va user de ses relations à la Présidence de la république pour faire la pression sur la juridiction jusqu’à ce qu’on ait infligé une action disciplinaire au président du tribunal de paix de Kinshasa Ngaliema et un membre du tribunal a été contraint de se déporter. Malgré tout cela Patrick a défendu ses droits et a fait ses plaidoiries avec succès.
S’en est suivi les menaces de mort, des messages que même Patrick Mushamuka a fini par faire lire à ses enfants car il se sentait déjà en danger après avoir été empoisonné plus de deux fois.
Patrick sera assassiné sans même que cette procédure soit complètement vidée !!
Ainsi Mireille MWILARHE se retrouve être le seul parent vivant.
Le lendemain de l’assassinat de Patrick elle s’est précipitée, entouré d’un dispositif impressionnant des jeeps postés aux coins de l’avenue, à la résidence de la victime pour récupérer les enfants. Et c’est là qu’elle fut arrêtée par la Police qui était à ses trousses.
3. L’assassinat de Patrick est payant pour Mireille
Les considérations financières de cette affaire revêtent une importance capitale. Patrick Mushamuka a une fortune non négligeable et, est le propriétaire de la société de construction New SOTEM qui pèse des millions.
À titre Illustratif, c’est sa société qui a préfinancée et construit les stades municipaux de Barumbu et de Matete, les plus meilleurs stades municipaux de Kinshasa que la société gère encore car l’État lui doit encore plus ou moins 3,5 millions de dollars. New SETEM exécute trois contrats dans le cadre des travaux de construction des infrastructures devant accueillir les 9 ème Jeux de la francophonie.
Patrick est non seulement actionnaire majoritaire dans la société mais aussi il avait donné des parts à ses enfants qui sont en plus ses principaux héritiers. Mm Mireille savait qu’en cas de décès de Patrick, ses biens et ses parts reviendraient à ses enfants, ce qui la permettrait, ou cas ou Patrick n’aurait pas pris d’autres mesures, de prendre possession des biens de Patrick et de la société dont elle a toujours enviée au point de se présenter partout comme «gestionnaire de construction» de New SOTEM Sprl comme l’atteste son profil LinkedIn, pourtant elle n’a jamais travaillée dans cette société.
Derrière la volonté d’arracher la garde des enfants se cache donc une motivation pécuniaire que Mm Mireille a manifestée à plusieurs reprises en déclarant, à qui veut l’entendre ,selon plusieurs témoignages, qu’elle va dépouiller Patrick. S’était-elle rendu compte qu’elle ne pouvait pas le dépouiller en étant vivant et que la seule façon était de le dépouiller d’abord de sa vie ?
Et pourtant, lors du divorce Mm Mireille avait reçu de Patrick tout ce qu’elle avait demandée, les meilleurs des choses qu’une femme peut avoir de son mari dont elle souhaite se séparer. Elle avait réussi une belle maison évaluée à 380.000 $, une somme importante d’argent et voiture neuve.
En plus, ses exigences liées à la réclamation de la garde des enfants prouvent à suffisance le but pécuniaire de sa démarche. Elle réclamait à son ex-mari non seulement la garde des enfants mais aussi une pension alimentaire de 20.000$ par mois !
Vu tout ce qui précède, il est difficile de ne pas considérer celle qui sensibilise les femmes à «quitter la victimisation» et à réveiller la «lionne qui sommeille » en elles («Réveillons la lionne qui sommeille en nous » !, est devenu, depuis la rupture conjugale, le slogan mobilisateur de Mm Mireille qui a fondé un mouvement appelé « Force grise », structure se réclamant de l’UDPS. Voir son compte Twitter et www.fgdps.org ainsi que ses sorties médiatiques) comme le principal suspect.
Mm Mireille MWILARHE est la seule personne à avoir menacé Patrick Mushamuka de mort, et de surcroît le jour même de son assassinat ; elle est la seule personne à être en conflit ouvert avec le défunt (Patrick, était homme social, généreux,et qui n’avait aucun autre conflit, ni au sein de la famille, ni au travail ). Elle est la seule personne à laquelle l’assassinat de Patrick Mushamuka profite du point de vue financier et garde des enfants, un combat acharné de Mireille MWILARHE depuis 4 ans.
Ce qui, au-delà d’autres considérations ayant motivées la Police à l’arrêter, fait d’elle le principal suspect.
Mais chose étonnante, cette femme qui n’a fait que deux jours au cachot de la Police a été libérée dès son transfèrement au parquet dans les circonstances floues ,ce que dénonce la famille de la victime qui avait portée plainte à travers Bisimwa Muguma, Grand- frère de la victime.
Alors que le dossier était en instruction devant la Coordination Nationale de Police, il sera transmis au Parquet de Grande instance de Kinshasa/Gombe en date du 05 mai 2022 et attribué au Magistrat PIL sous RMP 28.321. Sans que ce dernier n’ait posé un quelconque acte, le Procureur Général Bonheur LUNTAKA, va en toute urgence demander le dossier en communication et dans l’espace d’une heure va l’attribuer à l’Avocat Général KP sous RMP 4332, qui par la suite, sans entendre la famille plaignante, va libérer Mme Mireille MWILARHE dans la soirée du même jeudi 05 mai, alors qu’il avait fixé rendez-vous ce vendredi 06 mai au plaignant pour la confrontation.
La confrontation n’aura donc plus lieu car non seulement le suspect était libéré nuitamment mais aussi que le magistrat instructeur ne s’est pas présenté au Parquet ! Soulignons que Mme Mireille MWILARHE est la conseillère du ministre des finances en charge des projets immobiliers. Et selon plusieurs sources sûres, elle entretient une liaison amoureuse (concubinage) avec une haute autorité de la Présidence de la république.
Lors de son arrestation, elle n’a cessé de dire qu’on ne lui fera rien car ses relations, citant entre autres, le ministre des finances Nikolas KAZADI, vont la faire libérer. Ce qui est certain est que , coupable ou pas, sans une intervention d’une grande autorité, le parquet ne pouvait pas libérer aussi facilement le suspect principal dans une affaire d’assassinat d’un entrepreneur aussi réputé.
Que les autorités du pays et les institutions soient utilisées pour porter obstruction à la justice, c’est l’État de droit prôné par le chef de l’État Félix Tshisekedi qui est bafoué. C’est de la même manière que Mm Mireille utilisait les données officielles du ministère des finances pour espionner Patrick. Elle surveillait ses comptes, les transactions financières au bénéfice de la société SOTEM. Et à chaque fois qu’il y avait transaction, Patrick s’étonnait de recevoir l’appel de Mm Mireille pour lui signifier qu’elle était au courant de tout.
Cela étant, il est important d’ouvrir un nouveau chapitre sur :
4. D’autres suspects.
Une autre question troublante de cette affaire, c’est celle liée à la scène de crime que nous avions inspecté. C’est ce qui élargi la liste des potentiels suspects et/ou met en évidence des complicités dans l’entourage de Patrick Mushamuka.
Le seul récit qu’on a dans cette affaire c’est celui de l’ami de Patrick, à savoir Mr MBUSA qui est «conseiller» à la présidence de la République. C’est chez lui que Patrick venait avant d’être abattu, si l’on tient compte de sa version qui n’est pas claire. La deuxième personne c’est Ahmed KASONGO, une personne que Patrick a connu récemment à travers Mr Mbusa et qui travaillait aussi à la Présidence. Actuellement il est au chômage mais se trouverait dans les listings du ministère de budget d’où il perçoit l’argent. Ahmed Kasongo serait un ex-militaire, probablement ex- KADOGO (terme désignant les enfants soldats de la période de l’AFDL).
Cette version se présente comme suit :
Patrick est arrivé chez Mbusa vers 23 heures et n’a fait que quelques minutes, 3 à 5, avant de repartir. Il a refusé de boire, disant qu’il était sous cure à cause du poison. C’est Ahmed qui l’avait appelé avec insistance, car il devrait lui emprunter l’argent en plus de participer à une cérémonie chez Mbusa. Ce dernier a affirmé avoir vu Ahmed en train de parler avec Patrick plus de deux fois au téléphone.
20 minutes après le départ de Patrick de chez Mbusa, Ahmed Kasongo est aussi parti. C’est alors qu’il retrouva le véhicule de Patrick stationné au milieu de la route, le moteur en marche et les fars allumés à une centaine de mètres. Curieux, il s’approcha du véhicule et trouva Patrick entrain de gémir. Il n’était pas encore mort mais saignait à flot.
Il l’a aussitôt déplacé pour le mettre derrière et a pris le volant pour le conduire à l’hôpital. Il l’amène d’abord à Ngaliema Center où il n’était pas possible de l’admettre vu la gravité du cas, puis aux Cliniques Ngaliema. C’est là que Patrick a rendu l’âme aux urgences.
Questions troublantes :
Le docteur a confirmé que Patrick respirait encore lorsqu’il était arrivé, porté par un seul homme qui était tout couvert de sang à tel point qu’il était méconnaissable.
Or lorsque les membres de la famille sont arrivés à l’hôpital, Ahmed Kasongo ne correspondait pas à l’homme décrit. Non seulement il n’y avait aucune goutte de sang sur ses vêtements mais aussi Ahmed n’a pas la taille de quelqu’un qui pouvait porter le géant Patrick. C’est curieux pour un homme qui avait remplacé Patrick sur le volant pendant que le siège était plein du sang comme peuvent l’attester même les images de l’intérieur du véhicule ! Ahmed avait-il changé les habits cette nuit-là ?
En remettant les objets de la victime, Mbusa n’avait pas remis la clé de la voiture mais seulement une clé USB de marque Mercedes-Benz, disant que c’est tout ce qu’Ahmed lui avait remis. Ou était passé la clé ?
Dès lors que la voiture a été conduite jusqu’à l’hôpital, il est évident que la clé était arrivée à l’hôpital mais pourquoi Ahmed Kasongo ne l’a-t-il pas remis, ni donner aucune explication ?
Mercedes-Benz Classe S 350 étant une voiture de luxe, l’une des dernières générations avec des options développées, les agresseurs n’avaient-ils pas choisi de cacher la clé afin de paralyser le véhicule de peur qu’il n’y ait dans la voiture le système d’enregistrement ? Et puis, le téléphone de Patrick avec lequel il a tenté d’alerter est souvent connecté aux hauts parleurs de la voiture. Plusieurs voitures sont restées déclasser et/ou restées immobiliser durant des années par le simple fait d’avoir perdu la clé de contact.
Une autre question. Où était le véhicule d’Ahmed ? Lui qui, à bord de sa jeep croise son ami à quelques mètres de là où ils étaient tous, étant grièvement blessé, pourquoi son véhicule ne l’avait pas suivi à l’hôpital ? Il dit l’avoir confié à son cousin avec lequel il était pour l’amener à la maison à l’instant même qu’il avait retrouvé Patrick criblé des balles. C’est un peu louche !
Car non seulement Ahmed était retrouvé à l’hôpital avec une personne qu’il présenta comme son «cousin» mais aussi son véhicule a été retrouvé cette nuit-là devant la salle de spectacle ShowBuzz, en ville. Car en quittant l’hôpital les deux étaient transportés par l’un des véhicules de Patrick et le chauffeur les a déposés à Showbuzz où il les a vu monter dans ce véhicule qui était censé être à la maison.
Où est passé le téléphone IPHONE 12 de Patrick ? Son collier, coûtant plus ou moins 5.000$, avec sa gourmette n’étaient pas aussi sur lui. Les agresseurs ont-ils emporté ses objets pour tenter de maquiller l’assassinat en crime crapuleux, ou c’était tout simplement une sorte de «butin de guerre», ou encore s’agissait-il, pour le téléphone, de faire disparaitre un élément important de preuve ? Mais la montre, pourtant de luxe et très cher, était là ainsi que la bague. Qui a pris ces objets et pourquoi ?
En plus, en inspectant la scène de crime et les indices dans la voiture, il s’avère clair qu’il était impossible que le tireur se retrouve à l’extérieur. La Police scientifique aurait aussi abouti à la même conclusion bien que le rapport n’est pas encore mis à la disposition de la famille. Patrick Mushamuka a reçu la balle au côté droit du cou dans une voiture au volant droit.
Les balles ont cassées la vitre latérale du devant, côté du chauffeur, alors que la vitre du côté gauche était intacte et fermée. Or c’est par là que les balles devraient entrer si le tireur était dehors. Une seule vitre latérale, côté chauffeur, est donc brisée et aucune autre égratignure sur la voiture ! Or c’est par là que les balles sont sorties. Comment expliquer ce phénomène ?
Une balle était cependant retrouvée dans le véhicule, coincée dans le siège du devant à côté du chauffeur. C’est une balle d’un pistolet qui a touché Patrick superficiellement au niveau de l’épaule gauche avant de terminer sa course dans le siège.
Contrairement aux deux ou trois balles qui ont atteintes la victime la trajectoire de cette balle prouve qu’elle était tirée à partir du dehors, du côté de la portière du chauffeur. Était-elle une balle de sommation ou de diversion pour brouiller la piste d’un tireur qui était à l’intérieur et qui avait déjà abattu Patrick ?
Il y a aussi un problème de positionnement du tireur. Un petit espace de plus ou moins deux mètres sépare la route, l’endroit où la voiture était stationnée, d’un grand mur, côté du chauffeur. Un tireur embusqué ne pouvait jamais se positionner dans ce petit espace qui en plus est exposé à la lumière des fars des véhicules qui montent cette pente de l’avenue Cataractes.
Le seul angle de tire se trouve de l’autre côté de la route, devant le portail d’une parcelle contiguë à l’entrée de Lolo la crevette. Or les balles ne sont pas venues de là, et avec un pistolet ça n’aurait pas été possible d’atteindre la cible.
En plus, les balles sont entrées par le cou et sont sorties par la bouche en suivant une trajectoire qui montre clairement que le tireur était assis dans la voiture et avait braqué l’arme sur le cou de Patrick Mushamuka. Qui pouvait se retrouver dans la voiture de Patrick alors qu’il est supposé s’être rendu et avoir quitté seul la résidence de Mr Mbusa avant d’être abattu à plus ou moins 130 mètres ?
Quant-est-ce que le tireur était entré dans le véhicule ? C’est sûrement une personne que Patrick connait, mais hélas il ne peut plus nous l’indiquer !
N’avait-il pas quitté la résidence avec son assassin à bord de la voiture ? Et si Patrick avait été tué à cet endroit, pourquoi personne d’autres sur le lieu, à part Mbusa et Ahmed, n’ont été au courant de ce qui s’est passé ? Cet endroit, n’est-il pas une scène de crime fabriquée au vu de toutes ces contradictions ?
Personne dans les environs n’a entendu le bruit d’une arme !
Un autre fait est important à souligner. C’est vers minuit 5 minutes que Mbusa dit avoir été appelé par Ahmed Kasongo avant d’amener Patrick Mushamuka à l’hôpital.
Curieusement, c’est aussi presque la même heure et les mêmes minutes près que Patrick avait tenté d’appeler un proche qui malheureusement n’avait pas décroché. Vraisemblablement il avait activé le téléphone dans l’objectif de faire écouter les discussions avec ses agresseurs dans la voiture.
Une autre chose étonnante, ce n’est que vers 02 heures 33″, soit plus de 3 heures après, que Mbusa se décide d’informer la famille de Patrick en appelant son grand-frère Bisimwa Muguma. Ahmed Kasongo lui n’avait jamais appelé et n’est jamais arrivé au lieu de deuil, ni chercher à entrer en contact avec la famille. C’est bizarre pour quelqu’un qui vient de perdre un ami, et qu’il a secouru à vain.
Mbusa est arrivé à la résidence une seule fois et c’était pour poser la question de savoir comment est-ce que la famille de la victime réagirait si une fois Mireille et sa famille arrivaient au deuil. Et le lendemain, soit mardi le 03 mai, Mireille arrive à la résidence. Auditionné par la Police, Mbusa a déclaré qu’il ne connaissait pas Mireille, pourtant c’est un ami de Patrick de longue date qui intervenait même plusieurs fois pour assister Patrick lors de ses querelles judiciaires avec Mireille.
C’est aussi l’une des sources qui tenaient informer régulièrement Patrick de la liaison amoureuse que Mireille entretenait avec une haute autorité de la présidence de la République. Mm Mireille et Patrick se connaissent bien. Pourquoi a-t-il nié devant la Police ?
Lorsqu’elle fut arrêtée, son frère Jean de Dieu M. qui vit avec elle s’est précipité à la résidence du défunt pour se plaindre. Dans ses propos, il a demandé aux membres de la famille pourquoi ils ont fait arrêter sa sœur au lieu de la personne qui appelait constamment Patrick vers là où il s’est fait tuer.
Comment a-t-il su qu’on appelait Patrick constamment au téléphone ? Notons que c’est Ahmed Kasongo qui, selon Mbusa, appelait Patrick.
Enfin, qui savait que Patrick Mushamuka devrait être chez son ami Mbusa à ces heures-là pour qu’il lui tende une embuscade à seulement 130 mètres de sa résidence ? Qu’est-ce qu’il y avait comme cérémonie chez Mbusa ? Il aurait dit à la Police qu’il avait organisé qu’une petite réception pour accueillir un ami, et a nié qu’il n’y avait pas la fête. Lequel et il venait d’où ? Or Patrick Mushamuka avait dit à ses proches qu’il partait chez Mbusa pour une fête d’anniversaire.
La raison de la visite de Patrick chez Mbusa a créée une opportunité pour son assassinat, et il est important qu’on sache il s’agissait de quoi et les identités des gens qui étaient sur le lieu. L’opportunité (où et quand) peut révéler des choses dans cette affaire d’assassinat.
En guise de conclusion, il est important de fixer certaines choses. Loin de nous la prétention de designer le coupable, ce qui doit être évité. Ça serait injuste que les innocents payent pour le crime qu’ils n’ont pas connu.
Cette analyse critique vise d’abord à dénoncer la légèreté manifeste dans le traitement de ce dossier. Elle vise aussi à mettre en garde contre toute interférence visant à empêcher que justice soit faite pour Patrick et sa famille. Elle vise , surtout, à soulever des questions pertinentes et présenter les hypothèses pouvant aider les enquêteurs à résoudre les indices énigmatiques, à analyser logiquement les preuves et à identifier le meurtrier de Patrick Mushamuka et ses complices en toute objectivité.
Les trois suspects cités dans cet article peuvent ou ne peuvent pas être des innocents. C’est à la justice de déterminer leur culpabilité ou leur innocence. Vu tout ce qui précède, il est important de souligner que si l’État veut réellement rendre justice à ce citoyen congolais aucune enquête sérieuse ne peut être menée sans prendre en compte le caractère suspect des personnes citées.
Et il ne faudrait pas que demain on dise que telle ou telle autre personne n’est plus trouvable, elle a fui alors qu’elle était recherchée par la justice comme on a l’habitude de l’entendre au Congo. Il serait sage de prendre les mesures conservatoires en attendant l’aboutissement des enquêtes.
10 Mai 2022
EKONZO MOKONDA Barnabé
Tél. +243 821703823
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