La crise humanitaire s’intensifie de jour en jour dans plusieurs territoires de la province du Sud-Kivu, notamment à Kalehe, Kabare, Walungu, Uvira et Fizi, où de nombreuses familles sont démunies face aux affres des conflits armés.
Détresse et malnutrition à Kalehe
Dans le territoire de Kalehe, particulièrement dans les chefferies de Buloho (Bunyakiri, Hombo) et Buhavu (villages de Kasheke, Tchofi, Ishovu, Cibanja, Munanira, Cigera, Bushushu, Kiniezire, Nyabibwe et Buzi), des centaines de foyers vivent sans assistance.
La crise alimentaire y est aiguë, entraînant même une recrudescence des cas de malnutrition sévère. La population explique qu’elle n’arrive plus à cultiver, faute de semences et par peur de se rendre aux champs suite aux affrontements.
Les habitants, dont la survie dépend de l’agriculture et de la pêche, sollicitent une aide d’urgence.
Conditions de vie précaires pour les déplacés à Kabare
Les habitants du territoire de Kabare, victimes des affrontements armés, vivent également un calvaire. Ceux qui ont trouvé refuge vivent dans des conditions de dénuement total, manquant d’abris décents, d’eau potable et de soins de santé de qualité. Ils appellent à un soutien fort des organisations humanitaires, religieuses et des associations sans but lucratif.
L’éducation des enfants en danger à Walungu
La situation est similaire à Walungu. Ici aussi ,plusieurs enfants en âge scolaire sont contraints d’étudier dans des conditions difficiles à cause des tirs sur les lignes de front.
Certains ont même abandonné l’école par crainte des conséquences de la guerre. L’inaccessibilité de certaines zones empêche les habitants de mener leurs activités quotidiennes.
Ils exhortent les belligérants à respecter les engagements de cessez-le-feu signés à Doha et demandent le rétablissement de la paix pour que les déplacés puissent regagner leurs milieux.
Épidémies et départ des humanitaires à Fizi et Uvira
Dans les territoires d’Uvira et Fizi, la crise humanitaire est marquée par une recrudescence de maladies telles que le choléra, la variole du singe (Mpox) et la rougeole.
L’accès aux soins est difficile en raison du manque d’intrants médicaux et de l’insuffisance de moyens financiers.
Des sources sur place regrettent le départ de certains partenaires humanitaires à cause de l’insécurité qui prévaut dans les moyens et hauts plateaux de ces territoires. Ils réclament le retour définitif de la paix.
Des appels à la paix et à l’action urgente
Interrogé sur l’état de la crise, Samuel Mulimangabo, défenseur des droits de l’homme, juge la situation chaotique. Il estime qu’environ 28 millions de Congolais sont touchés par ce fléau.
Il appelle à une prise de conscience des acteurs impliqués dans les processus de paix pour se focaliser sur le social des habitants afin qu’ils retrouvent une vie normale.
Bon nombre d’observateurs estiment que l’ouverture immédiate d’un couloir humanitaire serait l’une des alternatives possibles pour répondre, tant soit peu, aux difficultés de la population dans l’Est du pays.
Valentin Kalwira